Même si la symbolique du cancer est loin d’être rose, c’est par cette couleur que s’identifie, en ce mois d’octobre, la campagne de lutte contre l’une de ses formes les plus répandues : le cancer du sein. En ce mois dédié, le concept d’octobre rose crée de la ferveur à travers le monde pour la lutte contre le cancer du sein. Une campagne devenue célèbre pour sensibiliser sur le dépistage du cancer du sein et récolter des fonds pour la recherche et la subvention des traitements. Le cancer est aujourd’hui par le pouvoir de la communication, une maladie connue, énormément redoutée mais qui reste encore mal comprise dans certaines communautés.
Alors, qu’est-ce que le cancer ?
Le cancer est défini par l’OMS comme une maladie provoquée par la transformation de cellules qui deviennent anormales et prolifèrent de façon excessive. A terme, ces cellules déréglées forment une masse appelée tumeur maligne. Tous les organes du corps peuvent être affectés par le cancer. Il existe ainsi plusieurs types de cancer qui peuvent se situer à tous les niveaux de l’organisme humain, féminin comme masculin.
Lesquels sont-ils ?
Parmi les types de cancer, nous pouvons citer : le cancer colorectal (côlon et rectum), le cancer de l’estomac, le cancer de l’œsophage, le cancer de la gorge, le cancer de la peau, le cancer de la thyroïde, le cancer de la prostate, le cancer du col de l’utérus, le cancer du foie, le cancer du larynx, le cancer du pancréas, le cancer du poumon ou la leucémie, etc.
Quels peuvent-être les facteurs et les signes d’alerte ?
Les facteurs à risque les plus récurrents sont : L’hérédité, le vieillissement, le tabagisme, l’alcoolisme, la sédentarité, les mauvaises habitudes alimentaires, l’obésité, les rayons ultraviolets, les substances chimiques nocives (pesticide,…), etc.
La douleur ou une masse palpable sont les signes les plus fréquents mais selon le type de cancer, ces signes peuvent varier entre changement de taille ou de perte de couleur d’un grain de beauté, altération de l’état général, fatigue, perte de poids, d’appétit, infections à répétition, sang dans les urines, etc.
Au Sénégal les cancers les plus fréquents sont :
- Le cancer du col de l’utérus ;
- Le cancer du sein ;
- Le cancer du foie ;
- Le cancer de la prostate ;
- Le cancer de l’ estomac ,
- Le cancer colorectal.
Les chiffres du cancer au Sénégal
Avec un taux de mortalité de plus de 70%, 11 317 cas de cancer sont recensés dans l’année 2020 au Sénégal. Une cartographie des chiffres du cancer au Sénégal se présente comme suit : cancer du col de l’utérus ( 1937 cas soit 17,1% ), cancer du sein ( 1817 cas soit 16,1% ), cancer du foie ( 1084 soit 9,6% ), cancer de la prostate ( 880 soit 7,8%), cancer de l’ estomac ( 597 soit 5,3% ), autres cancers ( 5002 soit 44% ).
Les femmes représentent 7 232 femmes des cas de cancer au Sénégal contre 4 085 cas pour les hommes. Les femmes sont plus affectées par les cancers du col de l’utérus (1937 cas), du sein (1817 cas), du foie (461 cas) et colorectal (314 cas). Les hommes de leur côté sont davantage touchés par les cancers de la prostate (880 cas) du foie ( 623 cas), de l’ estomac (305 cas) et colorectal (280 cas).
Source : Globocan 2020 _ OMS / Agence Internationale pour la recherche contre le cancer.
Le diagnostic d’un cancer
Plusieurs examens sont nécessaires pour faire le diagnostic d’un cancer. Il s’agit notamment de : l’examen clinique, les examens biologiques, les imagerie médicales, la radiographie, l’échographie, le scanner, l’IRM, la scintigraphie, le Pet-scan ou TEP, les biopsies, le bilan d’examen
Les traitements du cancer
Le traitement du cancer peut être curatif, palliatif ou préventif. Il associe généralement diverses méthodes thérapeutiques (Chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, immunothérapie, hormonothérapie, thérapies ciblées, greffes de cellules ou moelles.
Prévenir le cancer
Il est possible de se préserver du cancer en adoptant certaines habitudes de prévention. Il faut dans ce sens bien s’alimenter, éviter les compléments alimentaires, dormir suffisamment, modérer la consommation d’alcool, pratiquer une activité physique, contrôler son IMC, éviter le tabac, ne pas trop s’exposer aux rayons ultraviolets. Parmi les gestes de prévention nous avons aussi l’allaitement et la vaccination contre le HPV.
Acteur de la lutte contre le cancer au Sénégal.
Au Sénégal la campagne d’ « Octobre rose » a été promue et perpétrée par une organisation dénommée la LISCA (Ligue Sénégalaise contre le Cancer) qui a été créée en 1985. Après une longue pause, les activités de la LISCA reprennent en 2009. La LISCA s’attaque aux cancers sur de nombreux plans : juridique, sanitaire, administratif et de la recherche. La LISCA est une fédération de 18 associations, toutes dans différents secteurs d’activités. Elle fonctionne grâce aux dons, subventions, ventes de gadgets et cartes de membre, organisation de soirées cancer, etc.
Les activités de la LISCA
Au nombre des activités de la LISCA, nous pouvons lister :
- Le soutien aux malades avec plus de 2264 malades prise en charge depuis 2010 ;
- Le dépistage : 32 536 femmes consultées et 21 399 femmes dépistées grâce à des consultations gratuites. Le dépistage du cancer du sein est subventionné par la LISCA qui fait également des activités contre le cancer du col de l’utérus.
- La formation : 34 districts sanitaires et 1630 sages-femmes ont été formés à travers le Sénégal ;
- L’information et la sensibilisation et le fundraising, des activités auxquelles la LISCA s’adonne en permanence ;
La LISCA s’active aussi à l’équipement, la construction et la rénovation de structures de soin du cancer au Sénégal. Après la fermeture de l’hôpital Dantec, l’Institut Joliot Curie est la référence pour les malades du cancer à Dakar et les prises en charge de l’organisation.
Les activités sont intensifiées pendant ce mois d’octobre où le ruban rose règne. Vous pouvez facilement retrouver ces sites d’activités sur le compte Facebook de la LISCA afin de profiter des dépistages et prise en charge offerts.
Ces acteurs du secteurs regrettent néanmoins la non disponibilité d’un registre des tumeurs qui permettrait au Sénégal d’avoir, en temps réel, les nombres de cas.
Avec l’avancée technologique et la communication autour, le cancer est de moins en moins vu comme une fatalité et/ou une maladie de la honte. Félicitations à la LISCA pour son excellent travail de terrain dans la lutte contre le cancer au Sénégal.
Jinette Demba I voixdesjeunes.org