Nous sommes le 23 juin 2011. Un peloton de jeunes étudiants se détache de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, en direction de l’Assemblée nationale. Engagé, le groupe court en scandant des messages de contestation. Parmi eux, une jeune étudiante, que son statut de femme ne freina guère : Marième Soda Ndiaye.
L’enjeu du jour est de taille. Le régime d’alors se préparait à une modification de la constitution sénégalaise pour des motifs, soupçonnés, politiques. Face à la résistance de la rue et surtout des jeunes qui n’étaient plus disposés à laisser faire les dirigeants, le président de la République finit par abandonner son projet de modification constitutionnelle. Une victoire pour les manifestants. La date du 23 juin au-delà d’être une date historique pour le Sénégal, sera actée comme celle du déclic pour Marième Soda NDIAYE. Au pays des Vikings, le devin aurait dit à Marième ce jour-là “tu es née pour le combat, c’est ton destin et tu devras l’accepter”.
Un extraordinaire Ordinaire
Marième Soda NDIAYE ne se présente plus au Sénégal. Elle incarne un modèle de jeunesse, depuis qu’elle est devenue la plus jeune députée de l’Assemblée nationale sénégalaise. Et voici des années qu’elle garde son trône, du haut de ses 29 ans.
Pourtant dans le meilleur des mondes, Marième soda NDIAYE serait un personnage ordinaire. Mais quand on connaît le nombre, vil, de jeunes élus locaux au Sénégal qui contraste si bien avec son nombre dans la population, on comprend qu’elle ait pu d’un fait ordinaire devenir extraordinaire.
Mais comment la petite fille qui rêvait de devenir avocate et qui idolâtre Maître Aissata SALL, a atterri dans le milieu de la politique ?
Aïssata Tall Sall et son rêve brisé.
Un jour comme Aïssata Tall Sall ! Une phrase familière à l’encéphale de notre guerrière. Marième soda aspirait à devenir une grande Avocate. Femme brave et déterminée, elle se prédestinait une carrière d’avocate. Hélas, entre le rêve et la réalité, il y a la destinée.
Après l’obtention de son bac en 2010, Marième ne fait pas exception à la règle. Comme de nombreux jeunes du pays, le problème de l’orientation des nouveaux bacheliers lui fait passer des nuits blanches.
Et comme elle le redoutait tant, Marième ne verra jamais son nom sur la liste des bacheliers orientés en droit. Le verdict est clair, elle ne sera pas une autre Aissata Tall Sall.
Au vu de ses notes, une carrière d’historienne et de géographe lui sied mieux, selon l’administration de l’Université.
Le combat, une voie qui a fini par payer pour Marième Soda. En effet, née très tôt, ses aspirations politiques ne la décevront pas comme son rêve de devenir avocate. A ses débuts membre du mouvement des élèves socialiste, Marième s’est vu propulsé au centre de l’olympe politique. Marième, la grande gagnante du hasard des élections législatives de 2019, est devenue une icône de l’engagement politique des jeunes au Sénégal. À jamais dans l’histoire, elle restera pour les jeunes, celle qui aura compris, comme le disent ses propres mots, que “Les choses sérieuses se décident dans la République”.
Sans oublier les amis, Marième est une très belle femme et surtout un cœur à prendre. Qui de vous sera assez courageux pour devenir son Guerrier ?
Jinette Demba I voixdesjeunes.org